Le Jebel Serdj, qui culmine à 1357 mètres d'altitude, est le troisième sommet de la Tunisie. Il fait partie de la Dosale Tunisienne, chaîne de montagne barrant la Tunisie d'Est en Ouest à la limite de son quart nord et constituant le prolongement de l'Atlas tellien en Tunisie. Le Jebel Serdj doit son nom à la forme particulière de sa ligne de crête échancrée en forme de selle de cheval. C'est une lame montagneuse, d'environ 5 kilomètres de large sur moins de 20 kilomètres de long et qu'aucune vallée n'entaille : pour la franchir, Il faut la contourner par le Sud-Ouest au niveau du défilé de Foum El Afrit (littéralement la bouche du démon) ou par un col au Nord-Est : Khanguet El Messireb.
Le parc national de Jebel Serdj , de 1 720 hectares, a été créé le 29 mars 2010. Il est géré par le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Parmi les écosytèmes forestiers justifiant le parc il faut surement retenir les peuplements de chênes verts : en effet, à l'instar des autres reliefs de la Dorsale, les pentes du Serdj étaient autrefois recouvertes de Chênes Verts (Quercus ilex) qui occupait alors d'importantes superficies, particulièrement sur les versants nord. Malheuresement le chêne vert a beaucoup souffert du déboisement et ses peuplement ont été fortement dégradés : il ne subsiste bien souvent que sous la forme buissons et une mise en défens s'avère nécessaire si l'on veut sauvegarder et restaurer les peuplements. Entre autre particularité du Serj, il faut citer la présence d'érables de montpelier (Acer monspessulanum) en association avec le chêne vert : la découverte de quelques pieds - moins de cent, paraît-il ! - d'érables de Montpellier a été une grande surprise, il y a quelques années. Depuis, des plantations, aussi bien par bouturage que par semis de graines ont été réalisées avec succès. Ce très bel arbuste qui peut atteindre 6 mètres de haut est rarissime sous nos latitudes.
Une autre particularité remarquable du Serj est liée à sa nature géologique et réside dans l'existence de plusieurs grottes et cavités naturelles qui constituent l'une des attractions du massif calcaire du Serj. La nature clacaire du Jebel Serj a facilité l'infiltration de l'eau dans les infratuosités entre les bancs de roches et ainsi, au cours des millénaires, l'eau chargée d'acide a creusé de nombreuses galeries ornées de stalactites, stalagmites et autres concrétions diverses. Découverte par hazard lors de propections minières, la grotte de la mine est la plus connus d'entre ces galeries et apparait aujourd'hui comme une destination de choix pour les spéléologues tunisiens et étrangers. Plusieurs salles et puits se succèdent depuis l'entrée et présentent d'abondantes concrétions de formes diverses ornant les voutes et les murs : stalactites, draperie, colones, concrétions en choux fleur, stalagmites etc... ont générés par l'importante l'infiltration d'eau depuis le plafond. La salle principale est large de 80 mètres et plus de 160 mètres de longueur et présentent d'abondantes concrétions. La grotte en elle même atteint plus de 2500 m de longueur.
Comme dans tout massif montagneux, les falaises sont omniprésentes et sont le refuge de plusieurs rapaces nicheurs et autres espèces d'oiseaux. Parmi les premiers, on cite le Faucon pèlerin (Falco peregrinus ssp. brookei), le Faucon lanier (Falco biarmicus), l'Aigle de bonelli (Aquila fasciata), la Buse féroce (Buteo rufinus ssp. cirtensis), l'Aigle botté (Hieraaetus pennatus) et le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus). Dans ses falaises ont retrouvent égalment le Martinet alpin (Apus melba), le Martinet noir (Apus apus), le Merle bleue (Monticola solitarius), la Rubiette de moussier (Phoenicurus moussieri) et le Rouge queue noir ( Phoenicurus ochruros).